Julie Pilorget (Paris), Leben ohne Ehemann. Alleinstehende Frauen in der mittelalterlichen Stadt (Amiens, 1380-1520)
Zusammenfassung des Vortrags vom 14.01.2018: La vie sans mari. Des femmes seules dans la ville médiévale (Amiens, fin XIVe s.) (version française ci-dessous)
Im Libre de doctrina pueril stellt Raymond Llull (gest. 1316) fest, dass es nur zwei Zustände gebe, die Gottes Plan für die damaligen Männer und Frauen entsprechen: Heirat oder religiöses Ordensleben. Die Ehe fungiert hier als Marker für den Unterschied zwischen Klerikern und Laien. Für die Laien wirkt das Zölibat seltsam und gefährlich. Es wird immerzu als beunruhigend wahrgenommen, wenn sie der sozialen Kontrolle des Haushalts entfliehen. Dennoch bezeugen die Steueraufzeichnungen nordeuropäischer Städte aus dem späten Mittelalter jedoch die Präsenz vieler alleinstehender Frauen. Es wird geschätzt, dass die Quote weiblicher Haushalte in städtischen Gebieten im Durchschnitt zwischen 10% und 15% liegt. Von den 2.439 Haushaltsvorständen, die in Amiens in der Rolle der Abgabe (aide) von 1386 verzeichnet sind, werden 281 Herdstellen von Frauen gehalten, was 11,5% der Gesamtbevölkerung entspricht. Wie kommt es dann, dass alleinstehende Frauen so lange im „Toten Winkel der Geschichte‟ geblieben sind?
Das Alleinsein als Forschungsobjekt hat in den letzten Jahren wieder an Bedeutung gewonnen, wie die Forschung von Cordelia Beatties und die 2015 veröffentlichte Arbeit von Lucie Laumonier mit dem Titel „Solitudes et solidarités en ville. Montpellier, milieu XIIIe-fin XVesiècles‟ zeigen.Diese Arbeiten basieren insbesondere auf der Wiederentdeckung des Konzepts des “Lebenslaufs”, das von Glen Elder geschaffen und von Tamara Hareven in den 2000er Jahren popularisiert wurde. Dieses Konzept ermöglicht eine dynamische Wahrnehmung der Phänomene, die mit der Existenz von Individuen einhergehen, und erlaubt es uns, alle Formen des Alleinseins sowie deren verschiedene Zeitformen zu hinterfragen. Die Ursachen des Alleinseins können vielfältig sein: Armut, Verlust eines Angehörigen oder andere Unfälle im Leben. Es muss unterschieden werden zwischen Alleinleben, Isolation und Verlassenheit. Das Alleinsein junger Mädchen erscheint kürzer als das von Männern; Witwen sind früher und länger allein als Witwer, und natürlich ist es unterschiedlich, je nachdem, ob Frauen Kinder betreuen oder nicht.
So zeigt die Analyse der Steuerrolle von 1386 die extreme Vielfalt des Zusammenlebens in der mittelalterlichen Gesellschaft, die das Gesetz – wie wir sehen werden – nach besten Kräften auszugestalten versucht. Im Rahmen des Vortrags wird versucht, eine differenzierte Studie über weibliche Herdstellen zu entwickeln, um die Merkmale, die diese Herdstellen definieren, mit männlichen Herdstellen sowohl in Bezug auf ihre Struktur, ihren Reichtum und ihre Lage im städtischen Raum zu vergleichen. Darüber hinaus werden wir sehen, dass im Lichte des Gewohnheitsrechts die Möglichkeit, dass eine Frau als Haushaltsvorstand fungiert, unter keinen Umständen ungewöhnlich oder außergewöhnlich erscheint. Ganz im Gegenteil, denn im Gewohnheitsrecht geht es darum, das Überleben einer Frau zu sichern, falls ihr Mann vor ihr stirbt. Als mündliches Recht gebraucht, mit der Zeit und durch stetige Wiederholung gefestigt, spiegelt der Brauch die in der Gesellschaft allgemein anerkannten Praktiken wider. Schließlich werden wir sehen, dass diese gewohnheitsrechtlichen Bestimmungen es Witwen ermöglichte, als vollwertige Akteure in der mittelalterlichen Wirtschaft zu agieren.
(Übersetzung von Julia Bühner und Nils Bock)
Dans le Libre de doctrina pueril, Raymond de Lulle (m. 1316) affirme qu’il n’y a que deux états répondant au dessein de Dieu pour les hommes et les femmes du temps : le mariage ou les ordres religieux1. Le mariage agit comme un marqueur de différence entre clercs et laïcs. Pour les laïcs, le célibat vu comme étrange et dangereux. Il est toujours perçu avec inquiétude pour les femmes car elles risquent d’échapper alors à l’unité de contrôle social que constitue le groupe domestique. Pourtant, les registres fiscaux de la fin du Moyen Âge témoignent de la présence de nombreuses femmes seules dans les villes du nord de l’Europe. On estime que le taux de feux féminins en milieu urbain se situe alors en moyenne entre 10% et 15%. Sur les 2 439 chefs de feux recensés à Amiens par le rôle de l’aide en 13862, 281 feux sont tenus par des femmes, soit 11.5% du total. Comment se fait-il alors que les femmes seules soient restées aussi longtemps dans l’« angle mort de l’histoire »3
La solitude a fait l’objet d’un intérêt renouvelé ces dernières années, comme en témoigne les recherches de Cordelia Beattie4et la publication en 2015 de la thèse de Lucie Laumonier, intitulée Solitudes et solidarités en ville. Montpellier, milieu XIIIe-fin XVe siècles5. Ces travaux se fondent notamment sur la redécouverte du concept de « life course », créé par Glen Elder et popularisé par Tamara Hareven dans les années 2000. Ce concept permet une perception dynamique des phénomènes venant ponctuer l’existence des individus et permet d’interroger toutes les formes de solitude, ainsi que leurs diverses temporalités. Les causes de la solitude peuvent être multiples : la pauvreté, la perte d’un proche ou d’autres accidents de la vie. Il convient d’effectuer une distinction entre le fait de vivre seul, d’être isolé et de se sentir abandonné. La solitude des jeunes filles apparaît plus courte que celle des hommes ; celle des veuves plus précoce et plus longue que celle des veufs, et bien sûr différent selon qu’elles sont ou non en charge d’enfants.
Ainsi, l’étude du rôle d’Aide de 1386 permet de mettre en lumière l’extrême diversité des structures conjugales à l’œuvre dans la société médiévale, que le droit tente d’encadrer, comme nous le verrons, du mieux qu’il le peut. Nous tenterons au cours de ce séminaire de développer une étude différentielle des feux féminins, afin de mettre en regard les caractères qui définissent ces feux par rapport aux feux masculins, tant par leur structure, leur richesse que leur localisation dans l’espace urbain. De plus, nous verrons qu’à la lumière du droit coutumier, la possibilité qu’une femme exerce les fonctions de chefs de feux n’apparaît en aucun cas comme anormale ou exceptionnelle. Au contraire, les coutumes ont à cœur d’assurer à la femme un gain de survie, au cas où son époux décéderait avant elle. En tant qu’usage juridique oral, consacré par le temps et la répétition, la coutume se fait le reflet des pratiques communément admises dans la société. Enfin, nous verrons que ces prescriptions coutumières permettent aux veuves d’agir comme des actrices à part entière dans l’économie médiévale.
1.Raymond Lulle, Livre de doctrina pueril,chapitre 28, « De matrimoni », section 3, ici p. 69 : « Obligat est, fill, a esser en orde de matrimoni o de religio : car tot altre estament se descové ab la final entencio per la qual est creat ».↩
2.Il s’agit d’un registre d’impôt constitué pour la levée d’une aide sur tout le royaume, afin de financier le passage de la Manche décidé par Charles VI, en 1386, dans le cadre de la Guerre de Cent Ans.↩
3.Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber (dir.), Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine, XVIIIe-XXesiècle, Paris, Montalba, 1984, ici p. 7.↩
4.Cordelia Beattie,Medievla Single Women. The Politics of Social Classification in Late Medieval England,Oxford, Oxford University Press, 2007 et « Living as a single person : Marital Status, Performance and the Law in the Late Medieval England »,Women’s History Review,17 (2008), p. 327-340.↩
5.Lucie Laumonier, Solitudes et solidarités en ville. Montpellier, milieu XIIIe-fin XVesiècles, Turnhout, Brepols, 2015. J’ai publié à ce sujet un compte-rendu dans la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire, 43 (2016), en ligne.↩
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Nils Bock (11. Januar 2019). Julie Pilorget (Paris), Leben ohne Ehemann. Alleinstehende Frauen in der mittelalterlichen Stadt (Amiens, 1380-1520). La jeune génération des médiévistes français invitée à Münster. Abgerufen am 1. Mai 2025 von https://doi.org/10.58079/qkgn