Jonathan Dumont (Lüttich/Lille), Konstruktion einer resilienten Gesellschaft in den alten Niederlanden (15.-16. Jahrhundert)
Zusammenfassung des Vortrags vom 12. November 2018: Construir une société resiliente dans les Anciens Pays-Bas (15e-16esiècles) (version française ci-dessous)
Im Mittelpunkt des Forschungsprojekts steht das Konzept der “Resilienz”, das auf die älteren burgundisch-habsburgischen Niederlande zwischen dem 15. und 16. Jahrhundert angewendet werden soll.
Wie kommt ein komplexer Staat und eine komplexe Gesellschaft mit Krieg, Bürgerunruhen sowie wirtschaftlichen und ökologischen Krisen zurecht, um ein Regierungsmodell zu etablieren, das ihm das Überleben ermöglicht?
Die Analyse beginnt mit der Krisenzeit nach dem Tod Karls des Kühnen (1477) und der Übernahme der Herrschaft durch seinen Enkel Philipp des Schönen (1494). Auf diese Krise folgte eine Zeit des Machtumbaus auf der Grundlage von Kompromissen zwischen den verschiedenen sozialen Kräften der Älteren Niederlande (Resilienzphase). Die Königswahl Karls V. (1519) stellte dieses Modell allmählich in Frage, da der König, nun Kaiser, versuchte, das Ideal der universellen, transzendenten und zentralisierten Macht wiederzubeleben, während er gleichzeitig verpflichtet blieb, die auf Konsens basierende Form des Regierens zu respektieren. Seine Abdankung (1555), gefolgt von seinem Tod (1558), erlaubte es seinem Sohn Philipp II. eine stärker vertikale Vision von Macht zu etablieren, die mit dem Modell des Konsenses brach, welches bis zu ihm so gut es ging überlebte hatte. Mit der Statthalterschaft Margarethes von Parma (1559-67) begann eine neuen Krise, die schließlich zur Spaltung zwischen dem nördlichen Teil der Niederlande (der Republik der Sieben Vereinigten Provinzen) und dem südlichen Teil im Jahre 1581 führte.
Diese Abfolge von Krisen und resilienten Phasen wird durch das Prisma der politischen Sprache untersucht, die von den verschiedenen gesellschaftspolitischen Akteuren geschaffen und verwendet wurde: 1. vom Prinzen, seiner Familie, seinem Hof und seinen Offizieren; 2. von den Großen und Adligen und 3. von den Städten und Gemeinden. Zwei Räume, die als kultureller “Nexus” fungierten, werden insbesondere als Treffpunkte für die drei Gruppen und als privilegierte Orte, an denen politisches Vokabular verhandelt wurde, untersucht: der Hof und die Ständeversammlungen. Um die Originalität des Prozesses der sprachlichen Schöpfung und Verhandlung einzuschätzen, wird dieses Vokabular mit den beiden anderen Erbgebieten des Hauses Habsburg-Burgund, das Erzherzogtum Österreich und die spanischen Königreiche, verglichen.
Das übergeordnete Ziel des Projekts ist es zu verstehen, wie eine Gesellschaft durch die Verhandlung von Worten, um das Politische zwischen antagonistischen sozialen Klassen auszudrücken, eine resiliente Regierungsstruktur aufbaut, die in der Lage sein sollte, Krisen zu überstehen. Darüber hinaus soll auch gezeigt werden, wie sich diese Struktur verschlechterte, um einem neuen revolutionären Prozess Platz zu machen.
(Übersetzung von Julia Bühner und Nils Bock)
Ce projet de recherche se concentre sur le concept de « Résilience » appliqué aux Anciens Pays-Bas burgondo-habsbourgeois entre XVeet XVIesiècles.
Comment un État et une société complexes font ils face à la guerre, aux troubles civils et aux crises économiques et écologiques, pour établir un modèle de gouvernement qui leur permet de survivre ?
L’analyse débutera par la période de crise qui suit la mort de Charles le Téméraire (1477) et qui s’achève avec l’accession de son petit-fils, Philippe le Beau, à la majorité politique (1494). Cette crise est suivie d’une période de reconstruction du pouvoir qui s’appuie sur le compromis entre les différentes forces sociales des Anciens Pays-Bas (phase de résilience). L’élection impériale de Charles Quint (1519) remet progressivement en cause ce modèle, à mesure que l’empereur essaie de revivifier l’idéal d’un pouvoir universel, transcendent et centralisé, tout en demeurant obligé de respecter le mode de gouvernement par compromis. Son abdication (1555) suivie par sa mort (1558) permettent à son fils, Philippe II, de généraliser une vision du pouvoir bien plus verticale, laquelle rompt avec le modèle de compromis qui avait survécu vaille que vaille jusqu’à lui. Le gouvernorat de Marguerite de Parme (1559-67) voit s’ouvrir le début d’une nouvelle crise qui conduit, en fin de compte, à la scission entre la partie Nord des Pays-Bas (les 7 provinces) et la partie Sud (1581).
Cette succession de crises et de phases résilientes sera examinée à travers le prisme du langage politique créé et utilisé par les différent acteurs socio-politiques : 1. le prince, sa famille, son Hôtel et ses officiers ; 2. les Grand et les nobles ; 3. les villes et les communautés locales. Deux endroits, qui font offices de « nexus » culturels, seront examinés en particulier en tant que lieux de rencontre entre les trois groupes et de places privilégiées où se négocie le vocabulaire politique : la cour et les assemblées représentatives.
De manière à estimer l’originalité du processus d’invention et de négociation linguistiques, ce vocabulaire sera comparé à ceux élaborés dans les deux autres territoires héréditaires de la Maison de Habsbourg-Bourgogne, l’archiduché d’Autriche et les royaumes espagnols.
L’objectif final du projet est de comprendre comment une société met en place, par la négociation des mots pour dire le politique entre classes sociales antagonistes, une structure de gouvernement résiliente, apte à survivre aux chocs, et aussi comment cette structure se détériore pour laisser place à un processus révolutionnaire.